le 1 novembre 2020
Crise sanitaire oblige, cette neuvième édition du Vendée Globe était exceptionnelle avant même son départ. À l’heure de l’ouverture du Village du Vendée Globe, la deuxième vague liée à la crise du coronavirus s’intensifiait, et de nouvelles restrictions sanitaires étaient mises en place un peu partout en France. Depuis le 17 octobre 2020, les rassemblements de plus de 6 personnes sur la voie publique étaient interdits, sauf pour certaines manifestations et rassemblements professionnels s’ils étaient déclarés au préfet du département, en justifiant bien entendu des mesures mises en place pour garantir la sécurité du public.
Il a donc été décidé de restreindre à 5000 personnes, sur les lieux en même temps, l’accès au village, afin de garantir une circulation fluide permettant de respecter la distanciation si souvent conseillée. Pour garantir le respect de ce chiffre tout en permettant à un maximum de personnes de pouvoir parcourir l’enceinte, un système de réservation a été mis en place, avec un accès par demi-heure. De plus, le temps passée dans le village ne devait pas dépasser les 3 heures pour chaque visiteur. Pour ma part, sachant que le village fermait à 20h, j’avais choisi de réserver mon arrivée à 17h afin d’être sûr de disposer de mes 3 heures autorisées, ne sachant pas vraiment combien de temps était nécessaire pour faire le tour complet du parc.
16h50, j’arrive à pieds à l’une des trois entrées du village, et déjà une longue queue se profile jusqu’à l’arche de bienvenue. Un membre du staff parcourt la file d’attente pour vérifier que les gens attendent bien pour le bon créneau horaire. Au moins, on était sûr de ne pas faire la queue pour rien. Au vue de la file, finalement plus de peur que de mal, on commence à entrer quelques minutes après 17h. C’est plutôt fluide et assez rapide. On scanne mon billet électronique sur l’écran de mon smartphone, on vérifie le contenu de mon sac, et c’est parti !
Arrivé par l’entrée “Cap de Bon Espérance”, je me dirige donc vers le centre du village en passant par l’allée du Frère Maximin. Sur le chemin, déjà quelques stands et animations nous font mettre un pied dans l’aventure. Une tyrolienne de plusieurs dizaines de mètres est même installée et fait le bonheur des enfants. Je continue ma route jusqu’à voir enfin les pontons au loin, et déjà se profile une nouvelle file d’attente… pour l’accès au ponton des IMOCAs. Le temps de prendre quelques photos autour de moi, dont l’impressionnant double mur à l’effigie de nos aventuriers, je décide de prendre le chemin vers les bateaux.
L’effet de masse donne l’impression que la foule est serrée comme des sardines, comme on peut le voir sur certaines photos, mais le chemin est large, tout le monde porte son masque, nous sommes en extérieur, et il est plutôt facile de garder ses distances, un bon point. Il ne reste plus qu’à prendre son mal en patience. Un écran géant nous montre des images des précédentes éditions avec une bande son efficace, de quoi captiver notre attention pendant une partie de l’attente. C’est appréciable et c’est parfois impressionnant jusqu’à scotcher les visiteurs, si bien qu’un membre du staff nous demande de continuer d’avancer pour ne pas bloquer la file.
Enfin, l’accès au ponton, après près d’une heure d’attente. Le nombre de personnes accédant au ponton est compté, et les membres du staff communiquent à l’aide de talkie-walkie pour assurer une flux maîtrisé de visiteurs sur toute la longueur de la passerelle. Un panneau est placé devant chaque bateau, pour présenter le cavalier et sa monture. Malheureusement on n’aura pas le temps de tout lire, car on nous encourage à ne pas trop trainer. Mais bon, avouons qu’on a plus envie de regarder les impressionnants monocoques !
Ce qui saute aux yeux, c’est que le foil devient presque la norme, puisqu’une bonne partie des IMOCAs engagés cette année en sont équipés. Pour rappel, le foil est une aile profilée et positionnée de manière à générer une force de portance. Positionnés de part et d’autre de la coque, ils permettent, avec la vitesse et un certain angle, d’élever le voilier au dessus de l’eau. L’objectif est simple, moins on touche l’eau, moins il y a de frottements sur la coque, et plus on va vite ! Et c’est sacrément impressionnant à voir !
Second point qui saute aux yeux, c’est que ces fameux foils sont sacrément différents d’un vaisseau à l’autre. Foils en U, foils en V, foils en demi-lune, voir même foils en S, il y en a pour tous les goûts. Forcément leur forme n’est pas choisie pour l’esthétique, mais bien pour la performance. Attention cependant car si ces appendices améliorent les performances, ils sont aussi fragiles, en témoignent les protections qui les enveloppent à quai. L’avenir nous dira donc qu’elles sont les ailes qui permettent de voler plus vite, plus durablement et plus loin.
Certains skippers sont visibles, mais la distanciation est de rigueur et c’est bien normal. Une course comme celle-ci se prépare depuis des mois, des années, il ne faudrait donc pas tout gâcher à la dernière minute à cause d’un virus.
Sorti des pontons, je me rends vers l’autre lieu incontournable de ce village : non, pas le bar, mais la tente du Conseil départemental de la Vendée. Je ne sais pas qui a choisi le nom, mais il aurait pu représenter un peu plus ce qu’on y trouve à l’intérieur… Dès l’entrée, nous sommes immergés dans un tout autre monde, celui de l’aventure du Vendée Globe et des océans.
Un premier espace est dédié au Vendée Globe. On y découvre, sur les murs ondulés, les skippers, leur palmarès et leur voilier, au travers d’infographies et de vidéos. Au centre, on nous explique la course sur des structures variées, des globes animés, des panneaux, etc. On en apprend sur tout ce qui entoure un tel voyage : la planète, le “circuit”, les conditions météorologiques, les risques, les émotions par lesquelles passent les skippers, etc. C’est beau, c’est ludique, et assez impressionnant il faut l’avouer.
Avant d’entrer dans le second espace, on nous propose de plonger à l’intérieur d’un IMOCA grâce à une étonnante vidéo, faite d’animations 3D, projetée sur un écran géant en volume. Encore une fois, on en prend plein les yeux.
Le second espace est dédié aux océans, à la faune et la flore qui la composent. La scénographie est à nouveau magnifique, on se croirait presque au fond des mers. Les enfants (et les adultes !) peuvent (re)découvrir ce monde marin incroyable et sont sensibilisés à le respecter et le protéger. Une évidence à répéter, joliment transmise ici.
Évidemment le Vendée Globe ne serait rien sans les partenaires. La majorité des autres espaces du village leur sont dédiés. Stands orientés tourisme, gastronomie, mode, matériels et accessoires… Il y en a pour tous les goûts. Des animations variées y sont proposées : blind test, réalité virtuelle, course virtuelle et j’en passe.
J’avoue avoir passé très peu de temps dans ces espaces, forcément plus orientés commerciaux. Et puis, sorti des pontons et de la tente du Conseil de la Vendée, mon capital de 3 heures a fortement diminué ! La nuit tombe, le village ferme ses portes dans 15 minutes, et il me semble que je suis loin d’avoir pu tout voir. Ce n’est pas si grave, car le principal est fait : Approcher les bateaux et découvrir le Vendée Globe.
L’organisation a dû être bien compliquée à mettre en place, et franchement, bravo, même en fin de journée, on entrait assez rapidement. J’y étais le premier lundi, quid des autres jours ? Mais comme le nombre d’entrées était limité et que la majorité des créneaux étaient déjà complets, en semaine ou en week-end, cela ne devait pas changer grand chose. Les premiers créneaux du matin étaient sûrement les meilleurs pour accéder au ponton. Par contre, passé 18h, c’était apparemment délicat, et certains visiteurs n’ont pas pu approcher les bateaux.
5000 personnes en même temps sur le site, c’était le maximum fixé. J’ai envie de dire, heureusement ! Car avec près d’une heure d’attente vers le ponton, et des espaces couverts où on pouvait parfois se “bousculer”, clairement il n’en fallait pas plus. D’une part pour apprécier la visite, car il aurait été bien moins agréable de profiter du ponton s’il avait été noir de monde. D’autre part car dans les conditions sanitaires actuelles, c’était quand même parfois limite, surtout en intérieur.
En conclusion, ce fut une belle édition, bien organisée, mais qui n’a finalement pas pu durer jusqu’au départ. Reconfinement oblige, le village a fermé ses portes plus tôt que prévu, le jeudi 27 octobre au soir. Certains sont donc sûrement déçus de ne pas avoir pu y aller, et se consoleront peut-être un peu avec les quelques photos de cet article 🙂
Rendez-vous désormais pour un départ en ligne, le 8 novembre prochain, 13h02.
Clément Martineau
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